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Les ethnies en Birmanie

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Pour s'immerger pleinement dans la diversité culturelle et humaine de ce pays fascinant, un voyage en Birmanie permet de partir à la rencontre des multiples ethnies qui composent cette mosaïque asiatique unique.

La mosaïque ethnique de la Birmanie

La Birmanie (Myanmar) est le théâtre d’une grande diversité ethnique : on y dénombre officiellement 135 groupes, représentant une centaine de langues et dialectes distincts, répartis sur un territoire entre vallées, montagnes et régions côtières. Avec une population totale estimée entre 55 et 60 millions d'habitants, chaque ethnie a su préserver ses spécificités au fil du temps, malgré le poids de l’histoire et de la politique.

Répartition et grande diversité

  • Bamars (Birmans) : 68-75 % de la population, concentrés dans les plaines centrales et les grandes villes. Ils forment le groupe majoritaire et détiennent la majorité des pouvoirs politiques, pratiques le bouddhisme theravada et sont très attachés au culte des nats (esprits).
  • Shans : 9 %, installés dans l’État Shan à l’est, proches culturellement des peuples Tai. Leur histoire est marquée par la création de royaumes shans et une forte tradition agraire.
  • Karens (Kayin) : 7 %, principalement dans l’est du pays, connus pour leurs sous-groupes variés, dont les célèbres femmes Padaung aux colliers de laiton.
  • Rakhines (Arakanais) : 4 %, établissement principal sur la côte ouest, autour de Sittwe, avec une histoire riche mais aussi des tensions persistantes avec la minorité Rohingya.
  • Chinois Han et Indiens : autour de 5 %.
  • Autres minorités (Môn, Kachin, Chin, Kayah, Wa, Intha, etc.) : près d’une vingtaine de groupes principaux et plus d’une centaine de sous-groupes vivant dans des régions souvent montagneuses ou frontalières.

Les principales ethnies de Birmanie

Birmans (Bamars)

Ethnie majoritaire, les Bamars façonnent le paysage culturel birman. Le bouddhisme theravada structure la société : la plupart des garçons passent au moins une courte période comme novice dans un monastère. Les traditions incluent l’application de thanaka — une pâte cosmétique naturelle sur le visage —, le mâchage de bétel et le port du longyi. Les festivals bouddhistes rythment l’année, comme la fête de la Pagode Shwedagon à Yangon.

Shans

Les Shans sont la plus grande minorité du pays (environ 4 millions) et vivent principalement dans l’État Shan au nord-est. Leur culture rappelle celle des Thaïs : bouddhisme theravada, rituels agricoles, artisanat textile renommé (tissage de soie et broderie). Le festival Phaung Daw Oo sur le lac Inlé est un des temps forts culturels où ils se rassemblent.

Karens (Kayin)

Peuple tibéto-birman formant plusieurs sous-groupes, les Karens occupent les régions de l’est et du sud-est du pays. On distingue notamment les Karen rouges, les Padaungs (ou femmes-girafes portant des colliers de laiton) et les Kayah (Karenni). Beaucoup sont chrétiens ou animistes. Le tissage sur métier traditionnel et le travail minutieux du bois caractérisent leur artisanat. Chez les Karens, la famille suit souvent un modèle matrilocal où le jeune marié vit d’abord chez la famille de l’épouse.

Arakanais (Rakhines)

Les Rakhines vivent sur la côte ouest, dans l’État Rakhine (ancien Arakan), avec Sittwe pour capitale. Majoritairement bouddhistes, ils partagent certaines traditions avec les Bamars, mais gardent des spécificités culinaires et artistiques. La région a été marquée par des tensions contemporaines avec la minorité musulmane Rohingya.

Kayah (Karennis)

Installés dans l’État Kayah autour de Loikaw, les Kayah et Kayan célèbrent des rituels animistes et chrétiens et vivent dans les montagnes. On reconnaît les femmes Kayan à leurs fameux colliers en spirale. Cette région, encore peu touristique, propose des rencontres authentiques avec des villages aux habitants attachés à leurs coutumes ancestrales.

Môns

Ancienne civilisation rivale des Birmans, les Môns vivent dans le sud du pays (en particulier à Mawlamyaing et Bago). Leur héritage subsiste à travers la sculpture sur bois, la fabrication d’objets laqués et une influence marquée sur la langue et l’architecture birmanes. Les Môns pratiquent aussi le bouddhisme theravada, teinté de cultes des nats.

Chin

Les Chins, d’origine tibéto-birmane, vivent principalement dans l'État Chin, à l’ouest, une région de montagnes isolées. Leur particularité réside dans la tradition, aujourd’hui rare, des femmes au visage tatoué. Majoritairement chrétiens, les Chins possèdent de nombreux dialectes et sont réputés pour leurs fêtes religieuses et leur artisanat.

Kachins

Dans le nord-est, l’État Kachin abrite cette ethnie dont la culture entremêle christianisme et animisme. Les Kachins vivent souvent de l’agriculture mais sont également connus pour l’exploitation de mines de jade et d’or. Leur artisanat comprend armes traditionnelles, bijoux en argent, objets en bois sculptés et tissus prestigieux.

Cultures, langues et traditions vivantes

Langues

Le birman, langue officielle, est parlé par la majorité de la population et sert de langue véhiculaire. À côté, plus d’une centaine de langues ethniques sont pratiquées : shan, karen, môn, kachin, chin, arakanais… L’anglais reste répandu dans l’éducation et chez les élites urbaines, tandis que le mandarin se développe dans le nord-est. Dans certaines régions, des efforts sont menés pour intégrer les langues locales dans l’enseignement scolaire, mais les débats sur l’usage des langues minoritaires restent d’actualité.

Rôle des femmes et société

Les traditions diffèrent d’une ethnie à l’autre : chez les Karens, les femmes jouent un rôle rituel important dans la famille et la transmission culturelle. Les femmes Kayan (Padaung) de l’État Kayah sont connues pour porter de longs colliers de laiton qui allongent le cou. Chez les Chins, la tradition du tatouage facial (désormais rare) marquait autrefois le passage à l’âge adulte. Malgré des sociétés majoritairement patriarcales, les femmes participent activement à la vie économique, religieuse et, de plus en plus, aux mouvements sociaux et politiques.

Festivals, artisanats et gastronomie

  • Festivals : Les occasions de découverte culturelle sont nombreuses : festival de la Pagode Ananda à Bagan, fête de l’État Kachin à Myitkyina, nouvel an des Naga, fêtes traditionnelles Shan autour de Taunggyi. Les cycles lunaires rythment fêtes bouddhistes et rituels animistes dans tout le pays.
  • Artisanat : Chaque ethnie développe un savoir-faire propre : textiles et broderies chez les Shan et les Karens, sculpture sur bois et objets laqués chez les Môns, bijoux en argent chez les Kachins. Les marchés locaux sont idéaux pour rencontrer les artisans et découvrir l’artisanat ethnographique.
  • Gastronomie : Le riz, les nouilles, le poisson fermenté ou séché, les currys aux herbes sauvages et la pâte de crevettes colorent la cuisine birmane. Les Bamars proposent des currys doux et des soupes à la pâte de poisson. Les Shan ont leurs nouilles épicées ; les Karen apprécient les viandes fumées et les herbes forestières. Le poisson fermenté fait la réputation culinaire des régions côtières.

Découvrir les ethnies lors d’un voyage en Birmanie

Pour rencontrer les différentes ethnies de Birmanie et comprendre leurs traditions, plusieurs régions se prêtent à l’exploration :

  • État Shan : autour de Kyaing Tong pour des treks dans les villages Akha, Lahu, Wa et Shan.
  • État Kayah (Loikaw) : villages Kayah et Kayan, célèbres pour les femmes-girafes et leurs rituels animistes.
  • État Chin : région montagneuse à l’ouest, propice aux randonnées et à la découverte des villages où les femmes arboraient autrefois des tatouages faciaux.
  • État Karen : pour explorer les riches traditions tibéto-birmanes.
  • État Kachin : ethnies montagnardes, grande diversité de pratiques religieuses et villageoises.
  • État Môn : au sud, berceau d’une culture ancienne et de magnifiques sanctuaires bouddhistes.

Conseils pratiques :

  • Voyager avec un guide local facilite la découverte et le respect des traditions.
  • Prévoir plusieurs jours pour les treks dans les régions peu touristiques.
  • Respecter la culture photographique : toujours demander l’autorisation avant de photographier les habitants.
  • Se renseigner sur les dates de festivals locaux, qui varient selon le calendrier lunaire.
  • Les infrastructures peuvent être simples : privilégier la rencontre et l’authenticité au confort.
  • Certaines régions côtières, notamment l’État Rakhine, peuvent présenter des restrictions d’accès – il est conseillé de s’informer sur la situation avant de s’y rendre.

Découvrir la Birmanie à travers ses ethnies, c’est plonger au cœur de traditions préservées, partager des festivals hauts en couleur et goûter à une gastronomie variée, pour une expérience de voyage hors des sentiers battus, riche en rencontres et en apprentissages culturels.

Votre expert sur la destination Birmanie

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